L'UACPPSI, de 1919 à nos jours

Une association historique

De 1919 à l’avant-guerre

C’est au retour de la première guerre mondiale, au commencement de l’année 1919, que les rescapés de la grande tourmente partis de la Préfecture de Police pour servir aux armées, eurent l’idée de fonder une association d’Anciens Combattants au sein de leur grande Maison.

Réunis au mois de février 1919, dans la salle de soutien, ils élaborèrent les statuts et règlements de l’Union des Anciens Combattants de la Préfecture de Police (UACPP) et virent la consécration officielle de leur association quelques mois plus tard, le 19 avril 1920. Elle est une des plus anciennes associations d’Anciens Combattants de France, la plus ancienne de la Police.

Jusqu’à la déclaration de guerre en 1939, l’UACPP accomplit une action sociale particulièrement utile et efficace. Participation à la création et au financement de la Maison de la Santé des Gardiens de la Paix à qui elle fait également don d’appareils d’oxygénothérapie, aide aux veuves et orphelins de sociétaires, soutien à l’Orphelinat Mutualiste où elle fonde de nombreux lits ainsi qu’au sanatorium de Praz Coutant.

De hautes personnalités de l’État et du monde combattant assistent aux cérémonies, Assemblées générales et autres manifestations organisées par l’association. L’action du groupement est grande au sein de la Préfecture de Police. Les effectifs, de 200 à la fondation, passent à 5 000 en 1939 lorsque, pour la seconde fois en vingt ans, la guerre ébranle le globe.

1932 - Inauguration des monuments aux Morts de la Préfecture de Police - De droite à gauche : GAUFFRE Paul (Trésorier Général), GAUFFRE Louis (Trésorier adjoint), PONCEY Arsène (1er Vice-président), des veuves et des policiers

1932 – Inauguration des monuments aux Morts de la Préfecture de Police –
De droite à gauche : GAUFFRE Paul (Trésorier Général), GAUFFRE Louis (Trésorier adjoint), PONCEY Arsène (1er Vice-président), des veuves et des policiers

La Résistance jusqu’à la libération

L’occupation ennemie pèse lourd sur la France et dans le coeur de beaucoup de Français qui n’ont pas oublié l’appel du 18 juin 1940. C’est ainsi que dès le début de l’été 1940, l’UACPP se transforme, immédiatement et sur place, en groupement de Résistance sous le nom de « Armée des Volontaires – Valmy ».

L’UACPP fut un précurseur puisque c’était un des tout premiers groupements de Résistance constitués en France !

C’est du local de l’Association, situé au coeur de la Préfecture de Police, que s’opère l’activité résistante. Il faudra trois ans à la Gestapo pour s’apercevoir qu’il existe un centre de propagande anti-nazi et d’organisation de Résistance juste sous l’étage des sinistres brigades spéciales. Lorsqu’ils envahissent le bureau, le 11 mars 1943, ils hésitent, ne comprenant pas comment cela peut être possible !

Le Président de l’UACPP, Arsène Poncey (dit Capitaine Lapeyrouse, Commandant des FFI) et plusieurs administrateurs sont arrêtés. Après avoir été incarcéré à la prison du Cherche Midi où il fut torturé, Arsène Poncey est déporté à Sarrebruck puis à Mauthausen où il succombe, en mars 1944, suite aux mauvais traitements qui lui sont infligés. Jamais il ne parla sauvegardant ainsi ses camarades du réseau.

L’adjoint de Poncey dans l’A.V., le Commissaire Edmond Dubent (également de l’UACPP) lui succède en créant « Honneur de la Police », sur les bases de l’Armée des Volontaires, qui jouera un rôle majeur dans la Résistance jusqu’à la libération de Paris le 25 août 1944. Arrêté le 28 décembre 1943, emprisonné à Compiègne, il est déporté le 27 janvier 1944 dans le camp de Nordhausen où il décède le 17 mars 1945.

Depuis la guerre

Après la Libération, l’action sociale se développe par l’activité et les idées originales dues aux nouveaux adhérents de 39-45. C’est ainsi que l’association organise de somptueux galas de bienfaisance, des fêtes de Noël pour les orphelins et autres cérémonies. Ayant acquis une ampleur nationale, l’UACPP dévient en 2002 l’Union des Anciens Combattants de la Police et des Professionnels de la Sécurité Intérieure (UACPPSI).

Bénéficiant d’un patrimoine historique exceptionnel, l’UACPPSI est aujourd’hui connue et reconnue dans le monde combattant mais aussi au-delà puisque de nombreux historiens et journalistes (principalement de télévision) la sollicitent chaque année. Elle incarne « l’Honneur de la Police » d’une certaine manière et a donc un statut très à part. L’association porte la « bonne parole », notamment auprès des jeunes pour leur apprendre que la Police sous l’occupation ce n’était pas que la rafle du Vel d’Hiv…

L’UACPPSI est capable de réaliser des événements à très grande portée médiatique et de bénéficier de soutiens importants, et a été reconnue « oeuvre de bienfaisance ».

Elle peut, à ce titre, percevoir donations, legs et dons ouvrant droit à réduction fiscale. Ce statut implique également une gestion stricte et irréprochable de l’association.